Ce matin livraison : des porte-savons

Réveillée tôt et un peu excitée, j'ai commencé ce matin par charger dans la voiture tout le saule qu'il me restait après le tri et la mise en botte de mes dernières cueillettes (le second choix, les brins fourchus) pour rejoindre chez elle Yolande Madiot, pour deux jours de vannerie et de causette. Mais avant cela, je suis passée déposer chez Clément deux paniers à suspendre en clématite que j'avais fait cet été mais surtout les portes savons qu'il m'avait commandés pour son étal de savonnier. Sur la route qui descend de chez moi vers Barcillonnette où Clément a posé sa yourte, je me disais que c'était vraiment une chance de  vivre dans des espaces pareils, et les considérer aussi comme notre espace de travail...

Mais je réalise que je n'ai pas encore pris le temps de raconter ici cette (petite) aventure qui m'a occupée ces derniers jours et qui est aussi une première pour moi : concevoir un objet suivant une demande à réaliser ensuite en petite série.

 

La première question que j'avais à résoudre était celle du matériau. J'ai finalement choisi la clématite plutôt que le saule par exemple qui aurait risqué de s'éplucher au contact répété du savon et de l'eau, ou même de l'osier blanc (utilisé par une vannière avec qui Clément avait travaillé précédemment) qu'il m'aurait fallu acheter... Et ça non, car ce ne serait plus de la vannerie sauvage alors !

 

La deuxième question était la forme bien sûr, et c'est après plusieurs tests que j'ai finalement adopté une structure de quatre bâtons un peu épais en privilégiant les parties de la clématite qui avaient des noeuds ou des aspérités, avec lesquels j'ai joué ensuite pour les mettre en valeur dans le tressage, qui est réalisé en clématite très fine pour solidariser les quatre bâtons ensemble. Pour finir, les bâtons sont coupés d'un côté tout droit, et de l'autre en biseau, ce qui donne une touche particulière à ce petit objet d'apparence frustre mais qui remplit bien sa fonction. Et bien sûr, ils sont tous différents, ce qui est un facteur bien agréable quand je les fais, et en pensant aussi à ceux qui vont les utiliser

 

La dernière question : la résistance à l'eau et aussi un problème d'apparence à résoudre, car si l'objet est joli quand il est mouillé, une fois sec il est plus terne et je trouvais ça dommage. Là encore après plusieurs tests, la solution que j'ai privilégiée pour le moment, c'est de le traiter avec un mélange d'huile de lin et d'essence de térébenthine, mais je travaille aussi à l'élaboration d'un vernis à base de propolis pour la suite... Je ne sais pas si mes explications sont très claires ? Les photos seront sans doute plus explicites.

... Ce qui me semble vraiment primer dans cette aventure c'est que les savons de Clément sont vraiment extra-ordinaires   (ce ne sont pas eux qui sont sur les photos / j'en avais plus) car sinon, à quoi bon faire des porte-savons ?

Vous pouvez les trouver sur quelques marchés et des points de vente dans les Hautes Alpes, mais pour ceux qui sont ailleurs en passant commande via le site dédié, où vous trouverez aussi toutes les informations sur leur fabrication. Allez-y voir : https://www.unsavonsouslayourte.com/

& (pour conclure) ce qui est pour moi vraiment très plaisant aussi, c'est que Clément a immédiatement aimé "le concept" comme il dit "qui correspond exactement à son univers". Que demander de plus ?

 

& comme  ils portent tous une mini étiquette avec mes coordonnées, en plus d'être des porte-savons, ce sont des porte-carte de visite en quelque sorte, qui je l'espère donneront envie à certains de me contacter pour me parler d'envies de vannerie singulières... Affaire à suivre !

Ci-dessous le K des anges (à l'huile cade)

un savon incroyable créé par Clément (mon préféré)