Un atelier à ciel ouvert

Partant de la ville, je suis venue vivre là un peu par hasard, parce que c'était possible (je loue la maison que j'habite) et surtout parce que c'est si beau ! Très vite je me suis demandé que faire de nouveau (là) car il me paraissait fou de rester coincée derrière mon ordinateur par exemple des journées entières, comme je le faisais dans ma vie d'avant... Et c'est par le plus merveilleux des hasard que j'ai rencontré un petit matin d'hiver où j'étais allée manifester contre la fermeture de la gare de Laragne, "la glaneuse" et découvert une activité en adéquation avec mon nouveau cadre de vie : la vannerie sauvage. Sauvage car Il s’agit de tresser des matériaux trouvés dans la nature, pour en faire des corbeilles et des panier...

 

J'ai commencé par deux jours de stage, passés à m’échiner pour transformer des ronces en liens solides et coudre avec un toron de paille sauvage pour monter une sorte de coupelle... Cela peut sembler un peu dérisoire, mais cela fut pour moi une révélation : fabriquer quelque chose sans passer par la case magasin.

 

tout est lié (comme on dit)

Travaillant avec des matériaux ramassés dans la nature, c’est tout un apprentissage pour reconnaître en marchant dans les bois ou dans la rivière, les essences utilisées en vannerie sauvage (paille, ronces, lianes, arbustes, saule) et savoir les choisir. C’est aussi une autre gestion du temps à acquérir, calquée sur le rythme des saisons, avec un temps dévolu à la cueillette, un temps pour la mise en botte et le séchage, un autre pour le trempage (pour l’osier)... C'est aussi l'occasion de passer à pied dans des endroits où sans raison je n'irai pas, et d'y croiser des lièvres et parfois même des chamois ou une biche, ou les deux "patounes" de mes voisins bergers dans un silence seulement perturbé par le chant des oiseaux ou celui du vent.