Je reviens chez moi après trois jours de rêve (éveillée)

Je répondais à une invitation de Till pour initier quelques un(e)s de ses compagnons de Lungo Maï à la vannerie, et à vrai dire je n'en menais pas large en arrivant au Mas de Granier à Saint-Martin de Crau...

 

Par mail on s'était entendu pour qu'ils coupent l'osier de leur haie une semaine avant que j'arrive, et je ne savais pas du tout quelle qualité vannière il pouvait (ou non) avoir : première incertitude. Mais aussi comment cette communauté pourrait (ou non ?) m'accueillir telle que je suis... Pour résumer (avant de développer plus bas) c'était en tous points extra !

 

On a commencé par faire du tri dans ce qui avait été coupé et ça a bien renâclé au début... Mais je ne voyais pas comment on pourrait s'en sortir autrement car leur osier était un peu comme celui qu'on a tenté cette année de reprendre avec Yolande (les trognes). Bref, une fois cela fait on avait quand même quelques belles bottes avec lesquelles on a pu travailler sereinement pour au final réaliser six paniers (chacun le sien) en trois jours rythmés par leurs autres activités (maraîchage, sortie ou rentrée des volailles, réunions, ménage, etc...) Et il faisait tellement beau ! Qu'on a pu travailler tout le temps dehors dans une atmosphère de printemps, sur les grandes tables de la cour entre deux magnifiques platanes.

Le seul bémol dans l'histoire (il en faut un sinon ça me semblerait être un rêve) c'est qu'on n'avait pas de brins d'osier assez fins et longs pour faire par exemple une anse alsacienne... Alors j'ai fait (comme si) avec du jonc que j'avais coupé non loin de là le matin, une petite démonstration pour au moins donner une idée (un modèle) de comment on recouvre la sous anse et la ligature qui finit le travail, sur le panier de Yul qui était visiblement un peu déçue par le résultat... D'autant plus qu'elle ne parlant pas français, n'avait pas compris mon explication, mais Till ou Carola (je ne sais plus) a traduit en allemand mes excuses et mes encouragements à couper dans les jours suivant des brins de saule pour finir cette anse plus joliment. Idem pour le panier plein de caractère de Sabina sur lequel on a seulement pu faire une poignée très très moche, que j'espère elle changera bientôt ? Carola a fait elle aussi une poignée à son panier (pour pouvoir l'accrocher) quand Marie a préféré l'option "corbeille" (très jolie aussi sa corbeille) Till et Chloé on opté pour une simple anse en cornouiller


Le temps de ranger notre grand atelier, le soleil allait se coucher quand j'ai pris ces dernières photos avec Till assez fier de son panier (moi aussi) et d'autant plus qu'il m'a complimenté sur ma manière de transmettre, et venant de lui cela me touche d'autant plus : merci !

 

Merci aussi à lui d'avoir insisté pour organiser une projection de mon dernier film "les cahiers de lavis" dans le petit salon après le repas... Morte de trouille comme toujours j'ai fait les cent pas durant une heure et demie (c'est un long métrage) un verre de blanc à la main, ne voyant que par bribes ce film dont j'aime pourtant toujours autant "le casting". Et c'était une super soirée au final : extrêmement chaleureuse...

Je suis repartie le lendemain matin avec du pain et des conserves, et des livres de Till que je ne m'étais pas offert avant (extra) et surtout regonflée à bloc par ces rencontres avec des humains engagés dans leur vie et leur travail comme on en rencontre pas si souvent. En plus, on s'est vraiment bien entendus. L'un d'eux m'a crié de loin avec son magnifique accent italien quand je partais : " et merci pour ton rire ! ". J'en suis comment dire ? Encore ravie...

 

Je suis repartie aussi avec 5 spécimens du merveilleux citron Faustrim que je suis allée cueillir dans une serre en croisant en y allant, comme tous les jours ce paon d'une beauté  extravagante...

 

J'ai pris pour revenir ici une autre route qu'à l'aller mais toujours sans emprunter d'autoroute (condition pour être remboursée de mes frais de déplacement sans engraisser Vinci) en déposant au passage Chloé à Nyons. J'ai retrouvé comme cela ensuite une petite route que j'adore mais que je n'ai pas si souvent l'occasion de prendre, où j'en prends toujours plein les mirettes, et à chaque virage ça change... J'ai résisté plusieurs fois à la tentation de m'arrêter pour couper du saule en bord de route, mais quand j'ai vu ce grand jaune... J'ai pas pu résister ! Il était bien fourchu lui aussi mais je suis repartie quand même avec une jolie petite botte dorée.


& après cette journée printanière (partout) j'ai retrouvé mes pénates presque aussi blanches que je les avais quittées ! Magnifique contraste.

 

En arrivant ici, j'ai commencé de lire le gros livre que Till a écrit à Rome quand il était à la Villa Médicis, pour (je le cite) : "tenter de relier entre eux quelques points de la surface terrestre qu'il m'a été donné de connaître.../... Fragments d'une carte possible de ma vie traversée par d'autres vies.../... Désirant partager ce bout de route avec vous." ... Et c'est Magnifique !

 

si vous voulez en savoir plus sur le travail

de Till Roeskens c'est

 

pour regarder le film

VIDEOMAPPING, AÏDA, PALESTINE

 (merveille)

 

ou encore pour voir la bande annonce

qui résume bien un travail qu'il a fait dans les Alpes de Haute Provence en rencontrant des bergers...

 (idem : merveille)

 

etc, etc, car il travaille beaucoup !

 

& à très bientôt pour d'autres nouvelles !

Car tout s'accélère en ce moment...